En 1952, les économistes Brumberg et Modigliani élaboraient une théorie du « cycle de vie » dans laquelle l'accumulation en vue du financement de la période du troisième âge constituait la motivation principale de l'acte d'épargne ; à la phase d'endettement de la jeunesse succédait une phase d'accumulation jusqu'à la cessation d'activité, la période ultime correspondant à une forte dés-épargne. Dans cette logique, la totalité du patrimoine avait disparu à la mort de l'individu. Que ce soit villa maison de famille ou Hôtel.
Cette thèse ne peut être retenue dans sa simplicité puisqu'elle fait notamment abstraction des effets d'âge et de génération ainsi que des volontés dynastiques. Même si l'on s'éloigne de la pureté originelle du cycle de Modigliani, en essayant d'introduire des variables plus élaborées (prenant en compte l'incertitude de la durée de vie dans un marché du capital imparfait), la théorie se plie mal à une vérification empirique. Les résultats des tests sont globalement positifs mais soulignent l'hétérogénéité des préférences et des comportements au sein de la population. La nécessité de tenir compte de multiples facteurs et de leurs composantes dynamiques rend délicat le choix de panels appropriés.
Force est sans doute de conclure à l'existence de plusieurs trajectoires du cycles de vie. Mais il n'en est pas moins vrai que la hiérarchie individuelle des valeurs est évolutive et que le choix de l'horizon patrimonial est une des caractéristiques fondamentales d'un objectif de gestion de patrimoine. Les praticiens retiennent ce faisant une hypothèse souple du cycle de vie, caractérisée par la succession des trois étapes dont l'importance et la durée varient en fonction de son détenteur.
Défiscalisation et gestion de patrimoine
Parler de la gestion de patrimoine et des réductions d'impôts est une mode très actuelle car on sait que le patrimoine immobilier est devenu la seule valeur sûre de notre siècle
vendredi 2 octobre 2015
mercredi 16 septembre 2015
Réduction d'impôts et contraintes financières
Mais un certain nombre de contraintes
sont également de nature à inférer sur la réalisation des
objectifs fixés ; elles sont tantôt propres à la personne
(les événements auxquels elle sera éventuellement confrontée
durant sa vie : naissance, tutelle, chômage, héritage,
retraite, décès...), tantôt extérieures à elle :
l'environnement économique, financier, juridique et fiscal dans
lequel s'inscrit le patrimoine, Infiniment complexe, donc
difficilement prévisible, cet environnement peut être subi, mais
doit plus certainement être intégré de manière active, quitte à
justifier des réajustements périodiques des objectifs patrimoniaux.
Ainsi, l'analyse et l'anticipation de données économiques doivent
faciliter la correcte interprétation des évolutions boursières à
très court terme ou permettre de préciser les perspectives à long
terme du marché immobilier (celles-ci étant notamment conditionnées
par le comportement de la croissance de de la démographie, ou du
développement des moyens de communication).
De même, le système de
retraite qui s'imposera dans l'avenir aura des conséquences
décisives sur le niveau et la composition des patrimoines. Dans un
autre domaine, le droit civil ouvre à la personne un certain nombre
d'options aux incidences patrimoniales importantes : ainsi, la
rédaction d'un contrat n'est pas nécessaire lors du mariage, le
régime légal étant celui de la communauté de biens réduite aux
acquêts. Toutefois, le droit français permet l'adoption de régimes
souvent plus adaptés aux situations particulières et offre la
faculté de changer ou de faire évoluer le contrat choisi, d'y
insérer des clauses pour protéger le conjoint survivant.
De même, les particuliers peuvent s'en remettre au Code civil et à la réglementation fiscale en ce qui concerne leur succession (alors dite ab intestat) ou au contraire organiser cette dernière en rédigeant un testament, en procédant à des donations, ou en démembrant la propriété de leurs biens. Enfin, les contribuables peuvent dans certaines hypothèses faire choix du régime fiscal qui leur sera appliqué (impôt sur le revenu, bénéfices industriels ou commerciaux, bénéfices non commerciaux). La connaissance de la logique fiscale permettra quant à elle de porter un jugement sur un montage patrimonial contestable.
De même, les particuliers peuvent s'en remettre au Code civil et à la réglementation fiscale en ce qui concerne leur succession (alors dite ab intestat) ou au contraire organiser cette dernière en rédigeant un testament, en procédant à des donations, ou en démembrant la propriété de leurs biens. Enfin, les contribuables peuvent dans certaines hypothèses faire choix du régime fiscal qui leur sera appliqué (impôt sur le revenu, bénéfices industriels ou commerciaux, bénéfices non commerciaux). La connaissance de la logique fiscale permettra quant à elle de porter un jugement sur un montage patrimonial contestable.
Sous l'impulsion
que lui donne son titulaire et de par ses interférences avec
l'environnement dans lequel il s'inscrit, le patrimoine est une
notion dynamique. Cette qualité est confirmée par son caractère
évolutif.
dimanche 13 septembre 2015
Une perspective dynamique et intemporelle patrimoniale
Dans l'allégorie classique, la déesse
Fortune porte un bandeau sur les yeux. Allégorie non dénuée de
fondement, si elle prétend que l'enrichissement doit souvent
beaucoup à la chance – alors synonyme de « bonne fortune »
- , mais affirmation beaucoup plus discutable si elle propose de s'en
remettre au hasard pour gérer ses actifs. La gestion de patrimoine
projette ainsi de substituer à des critères aléatoires
d'accumulation de la richesse une gestion rationnelle des ressources
et des emplois de son titulaire. Mais cette optimisation patrimoniale
doit au préalable s'interroger sur les objectifs poursuivis par son
détenteur. Propre à chacun et par conséquent évolutive, la
réponse ne va en effet pas de soi ; elle est d'autant moins
évidente qu'elle touche au profil de vie souhaité par l'intéressé,
lorsque celui-ci est un individu. La gestion de patrimoine pourrait
ainsi se définir, dans une optique microéconomique, comme la
tentative de maximisation sous contrainte des objectifs patrimoniaux
de la personne.
Objectifs et contraintes
Malgré leur pluralité, les
motivations patrimoniales peuvent être ordonnées autour de quatre
objectifs génériques :
- l’acquisition future de biens ou services, dont le coût excède la capacité de financement d'une période ; l'épargne est alors entendue comme une consommation différée ;
- la constitution d'un avoir de réserve pour faire face aux aléas de la vie (épargne de précaution) ;
- la transmission du patrimoine : son titulaire actuel se préoccupe de la dévolution de ses avoirs, l'utilisation de ceux-ci étant généralement laissée au libre choix de son futur détenteur ;
- le plaisir d'accumuler, conduisant à constituer une épargne sans affectation précise, mais pour elle-même, au regard de ses potentialités.
En raisonnant dans un cadre rationnel
et limité à la courte période, la théorie microéconomique a
focalisé son attention sur les deux premiers objectifs, abandonnant
au droit l'organisation de la succession et à la psychologie – ou
peut-être à la littérature – l'amour de la richesse, réduisant
ainsi à tort l'importance de cette dernière dans les aspirations
patrimoniales. Si, en effet, un certain nombre de données objectives
conditionnent les choix individuels (situation familiale, niveau du
patrimoine acquis, appartenance socioprofessionnelle, âge, situation
géographique...), la gestion de patrimoine accorde ainsi une
importance prioritaire au système de valeurs de la personne ou, pour
mieux dire, à son profil psycho-patrimonial (mode de vie, projets,
volonté d'inférer sur la gestion de ses avoirs, goût du risque ou
désir sécuritaire, souci dynastique) ; elle n'a pas vocation à
juger ses objectifs, mais éventuellement à les préciser et à les hiérarchiser en éclairant l'intéressé sur la faisabilité de ses projets, au regard de ses potentialités. C'est ici que le patrimoine humain revêt toute son importance.
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